Education : Tendances évolutives et destins d’enfants – 4° Les épilepsies

Importante introduction

Ce qui est suit est un Xème article correspondant à un chapitre d’un livre.
Lire l’introduction comprenant l’intention de l’auteur, la mienne, les précautions oratoires, etc. sont indispensables pour bien prendre en compte le contexte dans lequel ce qui suit est écrit.

Elle est ici https://marcherparlerpenser.wordpress.com/2020/03/28/education-tendances-evolutives-et-destins-denfants-1-introduction/

Concernant la pédagogie curative, elle est enseignée – notamment – à l’université de Fribourg et se base sur une approche scientifique moderne. Lire : https://marcherparlerpenser.wordpress.com/2020/10/30/la-pedagogie-steiner-et-lanthroposophie-offre-une-vision-scientifique-de-lautisme/
Une description caractérologique peut être présentée. Elle suit la logique phénoménologique goétheenne. Lire : https://www.bio-dynamie.org/biodynamie/presentation/approche-goetheenne/
La « caractérologie » présentée se veut donc non-exhaustive, phénoménologique, purement descriptive, non-déterminante et non-déterministe!


L’épilepsie

Introduction

Parce que les épileptiques peuvent fréquenter une classe dans une école normale, il y a deux éventualités liées à l’épilepsie au sein d’une classe ou d’une institution :

1° Il y a présence d’un risque d’être singulier par rapport aux autres. Pour des raisons difficiles à saisir mais observables, la personne épileptique peut choquer autrui. Il est « autre ».
L’enseignant est invité à agir par une médiation compréhensive sinon l’enfant risque d’être rejeté et de vivre des cruautés.

2° Il est possible que l’enfant fasse une crise d’épilepsie pendant les cours. Face à des enfants non-préparés, ceux-ci risquent de paniquer. L’enseignant est invité à préparer sa classe et à garder la maîtrise de ce qu’il se passe lors d’une crise d’épilepsie.

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Fréquence et type d’épilepsies

L’épilepsie est connue de tout temps et est fréquente.

Il y a une différence entre l’épilepsie symptomatique et épilepsie essentielle.

L’épilepsie symptomatique

Elle est liée à une cause connue par exemple une cicatrice cérébrale.


L’épilepsie essentielle

C’est une maladie en elle-même.

Il est important de faire la différence entre les accès majeurs et mineurs ; le petit mal et le grand mal.

Le grand mal

L’enfant va présenter des signes précurseurs appelés « aura » qui se caractérise par un stade convulsif tonique et clonique avec perte de connaissance et un stade de relâchement avec, parfois, un sommeil profond.
Le sommeil de l’épileptique est anormalement profond.
Il s’endort comme une souche et il faut le secouer pour le réveiller.
Un sommeil très régulier suffisant diminue les crises tandis que la privation de sommeil les provoque.

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Les différentes formes d’épilepsie suivant le rythme sommeil / veille

1° l’épilepsie qui se passe de manière prédominante durant le sommeil à l’endormissement et au matin. Le caractère de l’individu est souvent d’un style circonstancié et pédant.

2° l’épilepsie qui se passe de manière prédominante peu après le réveil mais aussi le soir après le travail et le repas. L’individu est souvent hyperkinétique.

3° l’épilepsie diffuse qui est sans règles et peut se passer n’importe quand durant la journée.

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Caractéristiques

Chaque crise d’épilepsie est précédée d’un réveil bref.
Hors crise d’épilepsie, la personne épileptique est comme sombre et quelque chose la ralentit.
L’enfant est plongé dans une certaine torpeur.
Une partie de l’être ne se réveille pas.
Chez la personne épileptique, il y a une inversion métabolique réveil /sommeil.
Cela veut dire que la crise d’épilepsie est une sorte de réveil manqué.
Chez une personne qui n’est pas épileptique, à l’état de veille, le Je et la psyché se relient au corps éthérique et au corps physique.
Pendant le sommeil, les deux premiers quittent les deux seconds.
Lors du réveil, ils les rejoignent à nouveau pour entrer et agir pleinement dans le monde et dans le corps.
Chez épileptique, cette relation complète avec le monde est perturbée et les forces psycho-spirituelles de l’individu ne peuvent rejoindre celle du monde.
La personne épileptique voit ainsi ses forces physiques et ses forces de vie modifiées dans son rapport au monde.

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Quelles en sont les facteurs physiques déclencheurs ?

Il y a un facteur mécanique : les chocs.

Il y a un facteur respiratoire : la respiration peut être forcée

Il y a un facteur acoustique

Il y a un facteur lumineux.

Il faut discerner suivant l’enfant quel facteur est prépondérant. En effet, l’un d’eux est souvent proéminent et dominant. Cela va avoir une importance pour la thérapie.

Tout le travail de l’éducateur et des accompagnants est d’observer, « d’enquêter » et d’expérimenter les facteurs pour trouver les plus influents. Cela va va nourrir une analyse qui va impacter sur la prise en charge éducative.

Concernant la lumière

Impacte les épileptiques qui présentent de la difficulté à être réveillés.

La scintillation particulière de la lumière un impact : il y a alternance de l’ombre de la lumière, une rythmique et une intermittence perturbante.


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Les signes d’avant crise

L’individu peut percevoir les prémonitions d’une crise, les symptômes en forme d’aura et peut appeler au secours.

Les prémonitions peuvent aussi être voluptueuses.

L’enfant va chercher à les provoquer car il y vit une béatitude.

Généralement, la personne se souvient de rien.

Lien entre l’épilepsie et est le pôle veille / sommeil

Un exemple est donné où les crises cessent. Cela coïncide avec une opération sur les yeux.
On a retiré un des facteurs de manière définitive.
Cela montre qu’il y a un lien clair que l’épilepsie est liée à la polarité veille / sommeil.

Corps, âme, esprit : rappel des liens

Le médecin rappelle que l’interpénétration entre le spirituel et le psychique avec le corporel et le vivant s’exprime dans les différents rythmes humains et se vit dans les organes : anabolisme / catabolisme ; montée ou descente du liquide céphalo-rachidien ; inspiration / expiration ; veille / sommeil.

Pendant l’enfance, la pénétration psychique et spirituelle est plus intense : l’enfant vit un processus d’incarnation par couches.

Le développement de l’enfant selon les zones (avec apport pédagogique personnel qui sont des parenthèses informatives concernant la pédagogie Steiner en elle-même et ses invitations) :

Entre zéro et sept ans : c’est la zone neurosensorielle qui se développe. Les forces éthériques se libèrent vers 7 ans et sont alors disponibles pour créer et sculpter des représentations et apprendre. C’est pour cela qu’il est conseillé de ne pas mettre trop tôt l’enfant en primaire : on détourne des forces qui le construisent physiquement et organiquement pour construire des apprentissages, les mémoriser et les représenter (= activité neuro-sensorielle qui est catabolique, qui détruit le vivant). En abstrayant trop vite, trop tôt, le risque est une mauvaise constitution neuro-sensorielle qui peut être défaillante au niveau du cerveau, des nerfs et des organes sensoriels qui peut être elle-même un déclencheur de maladies (toute la vie mais surtout en miroir, de 63 à 70 ans).
L’enseignant, quant à lui, fait appel à son propre corps éthérique qui va permettre au corps physique de l’enfant en développement d’être dans un cadre rythmique, sûr, généreux et chaleureux afin de s’y dépenser « plastiquement ». L’enseignant a à avoir un corps éthérique en pleine santé, avec un rythme de vie sain, une nourriture équilibrée parce que les enfants vont venir l’épuiser et s’en nourrir. Steiner montre que le corps éthérique, lié à l’eau, s’éduque par la plasticité. Cela implique d’avoir une pédagogie, une manière d’être en lien et une organisation plastique.

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Entre 7 et 14 ans : c’est la zone rythmique. A nouveau, des forces se libèrent autour de 14 ans et elles sont astrales. C’est alors qu’apparaît la puberté et la maturité sexuelle. Entre 7 et 14 ans, le corps astral développe toute la part du sentiment, le goût du beau et des nuances ainsi qu’une pensée vivante, en mouvement. L’enfant aime explorer les images et ressent une polarité dans son sentiment (attraction, répulsion ; qualité, défaut ; égoïsme, générosité).
C’est pour cela qu’il est conseillé de ne pas donner un apprentissage directement abstrait mais de faire passer le contenu par des images, des contes et des légendes pour enfin aboutir sur des créations et des œuvres qui font appel à la volonté.

En n’étant qu’abstrait et conceptuel, on n’éduque pas le sentiment mais on gonfle le pôle tête lors de la journée tout en gonflant, souvent, le pôle métabolique et membres après l’école (suractivités extrascolaires). Les forces sont retirées du développement de la respiration et du coeur au niveau éthérique et organique avec des risques de défaillances et de maladies (surtout entre 56 et 63 ans). L’âme de l’enfant en devenir risque d’y étouffer.
L’enseignant, quant à lui, a à faire appel à ses propres forces astrales. Il a à développer une pédagogie « musicale », pensée, harmonieuse, belle à voir et à entendre. C’est la musicalité qui éduque à cet âge. Cela demande de développer la plus grande équité dans l’âme c’est-à-dire d’être son propre chef d’orchestre, de contenir, de maîtriser ses propres polarités, ses propres instruments psychiques en son intériorité : son antipathie (par ex. montrer clairement qu’il apprécie moins un enfant) et sa sympathie (par ex. se mettre à jouer avec les enfants, se confondre avec les jeunes adolescents en leur partageant continuellement ses états d’âme) ainsi que son égoïté (par ex. intérêt personnel, place prise dans la classe et l’école, tout ramener à soi) et sa tendance à (tout) vouloir sauver (autrui) tant envers les enfants eux-mêmes que les collègues et les parents.

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Entre 14 et 21 ans c’est la zone du métabolisme et des membres.
A nouveau, vers 21 ans, des forces se libèrent et elles sont volontaires. Volonté d’aller vers le monde, de l’explorer, de vivre un maximum d’expériences pour trouver en le monde ce qui fait sens et s’y adonner pleinement.
Pour cela, il est important qu’entre 14 et 21 ans, l’adolescent soit confronté non pas à un professeur mais à un collège complet d’enseignants qui le regardent et l’accompagnent avec des volontés douces et fortes à la fois, authentiques et confrontantes par un questionnement socratique (à l’instar de Perceval).
Ce collège adopte une pédagogie qui se centre autour de valeurs liées à la vérité et font preuve d’authenticité. Ils créent des contenus qui font appel à des biographies de personnes connues et importantes. Des vies et des destins authentiques, emprunts de valeurs morales qui peuvent devenir des modèles pour les adolescents. La vérité, l’authenticité, c’est cela qu’ils cherchent à cet âge : des gens qui vivent en actes et en paroles leurs valeurs qu’ils incarnent par des créations, des idées et des actions. Cela pousse l’adolescent à s’intéresser au monde et à y trouver du sens. Si cela n’est pas nourri, que l’on reste dans des abstractions, le risque est que l’adolescent tombe dans une pensée qui se replie sur elle-même, qui devient abstraite, mécanique et binaire.
Steiner montre alors que le souci de véracité et de beauté tombent symptomatiquement soit dans la recherche du pouvoir, de l’intensité sensationnelle et émotionnelle, d’une sexualité précoce et des addictions soit dans un dégonflement général de la volonté qui s’anémie avec un repli sur soi, un désintérêt pour le monde, ses propres responsabilités et un manque de volonté dans la vie quotidienne. L’adolescent risque d’exploser en violence vers l’extérieur et/ou d’imploser en violence sur soi. La crise de la cinquantaine (49/56 ans) est souvent une crise de volonté qui peut faire écho à celle du jeune adulte/adolescent.
Ce qui éduque, c’est le Je qui oeuvre par la parole, la verbalisation et le langage qui crée, a un impact vrai.
L’enseignant a à développer un Je cohérent, présent, agissant mais surtout qui a vécu des expériences de vie significatives et porteuses de sens qu’il peut exprimer via le langage d’une manière authentique et claire. Ainsi, ce que l’enseignant va enseigner sera teinté d’un vécu, d’une expérience que les adolescents vont entendre et qui va résonner de manière authentique. Face à son Je naissant, la jeune femme, le jeune homme aura été entouré de Je authentiques qui contribuent à ce que le sien accouche.


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Reprenons sur l ‘épilepsie :

Chez l’enfant dit normal, ce processus d’incarnation est invisible.

Chez l’enfant présentant une épilepsie de type petit mal, il y a une condensation visible de ce processus normalement invisible dans les différentes zones liées aux âges.

Entre zéro et sept ans, l’enfant va présenter des spasmes de flexion : le corps s’enroule sur lui-même, de manière similaire à un embryon. Cela signe que c’est la tête et le neuro sensoriel qui se développe.

Entre 7 et 14 ans, l’enfant va présenter des absences qui peuvent se répéter 5,10, 40,100 fois par jour. Ça dépend beaucoup de l’influence extérieure. C’est à cet âge que les absences peuvent être forcées par hyperventilation. Elles sont fréquentes en cas d’agitation anxieuse, l’enfant recule et n’est pas présent. Cela arrive fréquemment quand il ne trouve pas d’intérêt véritable à ce qu’il se passe et qu’il n’y participe pas vraiment.
Les absences peuvent être guéries à la puberté. Si elle dépasse la puberté, il faut suspecter une autre forme d’épilepsie que le petit mal. On parle d’accès crépusculaire et d’épilepsie temporale.

Entre 14 et 21 ans, le petit mal est impulsif : le matin, les membres se contractent durement.

On appelle cela la tétrade de du petit mal.

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Que présente le corps de l’épileptique ?

Il y a souvent présence d’une disposition physique particulière chez l’épileptique que l’on appelle une constitution ictophile : il y a un manque dans le modelé physique qui n’est pas alors perméable au Je et au psychisme.

Il y a souvent un surajout physique, par exemple, des pied-bot.

On observe des comportements symptomatiques de la zone psychomotrice et de la digestion : mouvement de léchage, déglutition, mastication, dégustation, etc. alors que l’enfant n’est pas en train de manger.
La motivation de son action est souvent peu consciente et conscientisée.



Le développement selon les corps :

L’épilepsie est liée à un problème d’incarnation.
Dans un premier temps, le Je développe le corps physique. Dans un deuxième temps, il va utiliser le corps physique pour aller dans le monde pour se lier à lui par ses forces de vie, son psychisme et le Je lui-même.
C’est ce deuxième temps que l’épileptique réussit partiellement. L’aspect psychique et spirituel sont retenus, contenus dans des organes et ne peuvent aller vers le monde, s’y ouvrir et y agir pleinement.



Quels sont les organes en cause ?

Le cerveau
Le rein
Le foie – via un coma hépatique.

Qu’est-ce qu’une crise d’épilepsie ?

La crise d’épilepsie est donc une tentative spasmodique de forcer le passage vers le monde. Par là, c’est une tentative d’auto-guérison spontanée.
Pour corroborer ce qu’il dit, l’auteur présente une étude biochimique ainsi que les signes observables avant la crise (humeur, chimie du sang).

Il donne l’image suivante : la crise d’épilepsie est comme un orage : l’atmosphère intérieure est étouffante, elle éclate par la crise et se sent souvent mieux après celle-ci.

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Thérapies

Comme la crise d’épilepsie est une tentative d’auto-guérison spontanée, si on supprime les crises unilatéralement, qu’avec médicaments et de manière permanente, des changements importants peuvent être observés dans le comportement : augmentation de la violence, de l’agressivité, de la méchanceté voire de la psychose chez certains enfants.
Vouloir enlever les crises n’est pas le but en soi. Il ne faut pas considérer l’absence de crise comme un succès ou une victoire sur la crise mais il faut voir l’absence de crise comme un risque éventuel d’augmenter la violence chez le patient avec toutes les conséquences que cela peut engendrer.
La thérapie va donc consister à rendre le plus superflu possible la tentative spasmodique d’autoguérison et de rétablir sainement le contact avec l’environnement.

Rudolf Steiner donne différents exercices physiques précis pour aider au contact suivant les différentes formes d’épilepsie.
Rappelez-vous les différents facteurs. L’un d’eux va être souvent dominant chez un enfant :

Il y a un facteur mécanique : les chocs.

Il y a un facteur respiratoire : la respiration peut être forcée.

Il y a un facteur acoustique.

Il y a un facteur lumineux.

Le tableau suivant donne des indications.
Il s’agit d’essayer les techniques les unes après les autres pour découvrir pas à pas quels sont les facteurs dominants chez un enfant et de lui proposer la thérapie liée à son facteur dominant pour lui permettre de vivre un contact avec le monde, pas à pas, doucement mais sûrement. A la chaleur, on peut ajouter les bouillottes et les enveloppements.

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Publié par Alexandre Walnier

Belge. Régent (Bac+3) en sciences humaines (enseignant en histoire, géographie, sciences sociales et économiques). Formé à la pédagogie Steiner (Grandes classes) à Chatou 14 ans d'expérience dans les écoles primaires, secondaires (générale, technique, professionnelle, spéciales - type 1,2,3) ; éducateur en IMPRO, IPPJ ouverte et fermée. 2 ans et demi d'expérience en WWOOF (volontariat dans des fermes bio(dynamies) en Australie.