Déminage d’une pratique confusionniste : le mélangisme

Introduction :

L’anthroposophie subit bien des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux avec des phénomènes de déclarations de détracteurs qui sont relayées ensuite par bien des gens.



L’intention de cet article est de montrer comment un procédé précis est utilisé pour créer, inciter, diffuser l’incitation à la haine en général puis envers l’anthroposophie pris comme exemple sur les réseaux sociaux afin d’alerter le public sur l’usage de ce procédé pour qu’il en est conscience.
Pour cela, il faut que les gens passent à l’acte en partageant et diffusant ce qu’une autre personne a écrit comme « émetteur 0 ».
Le but est d’avoir le plus de diffuseurs possibles.
La psychologie du comportement renseigne sur les facteurs qui contribuent au passage à l’acte.
L’image suivante est donnée par des spécialistes : une arme à feu comme support.
Elle a besoin d’une cible , d’un mobile, de munitions (charges) et d’un déclencheur.
Explorons chacun de ces facteurs.



Un support

Cette arme à feu est le support. C’est l’influence des facteurs génétiques et environnementaux de celui qui passe à l’acte (ici émission et diffusion d’un message sur un réseau social).

Un support, une cible

Ensuite, il faut une cible précise liée à l’histoire de la personne. Une histoire qu’elle se raconte peut être complètement délirante ou très rationnelle. Ces 2 pôles sont extrêmes et entre les deux, il y a toute une gamme de nuances.
Cette histoire va dire aussi pourquoi cette cible en est une.
Boris Cyrulnik parle notamment d’un « délire logique » qui va permettre de se couper à la fois de l’empathie et de la responsabilité morale qui vont permettre de justifier le passage à l’acte.

Un support, une cible, un mobile

Cette coupure va créer un vide. Un mobile justifiée par l’histoire va le combler et prendre sa place.
Il y a une raison ou des raisons qui vont faire que le bras armé tende l’arme vers la cible visée. C’est le rôle du mobile.



Un support, une cible, un mobile, une charge explosive

Quatrièmement, il faut que le support soit suffisamment chargé par des munitions pour que le percuteur puisse avoir un effet.
Cette charge est émotionnelle (de la joie, à la colère en passant par la tristesse et la peur – sans oublier la honte et la culpabilité), choquante, explosive liée à la cible mais aussi au support et au mobile. Tourner en ridicule, se moquer est une manière de charger son message d’humour pour qu’il soit diffusé. Les gens peuvent en venir à en rire joyeusement ensemble. C’est la joie bien réelle liée à des humiliations et lynchages virtuels propres à la « cancel culture ». La personne se faire appartenir à un groupe, constate qu’elle participe à un mouvement.
C’est dans la construction de cette charge explosive qu’intervient le mélangisme, on y reviendra plus tard.

Un support, une cible, un mobile, une charge explosive, un déclencheur

Finalement, il faut poser un acte précis qui va faire que la gâchette va être déclenchée, que le percuteur va faire exploser la charge et que la munition touche la cible.

5 conditions impératives au passage à l’acte

Il faut que les 5 conditions soient expressément présentes pour que le passage à l’acte ait lieu. Si l’un d’eux manque pour une raison précise, il n’y aura pas de passage à l’acte.

La thérapie cherche à influencer ces facteurs

Les thérapies s’orientent là où il est possible d’influencer : la cible, le discours, l’environnement, les charges et les déclencheurs et tentent de désamorcer le passage à l’acte.



L’incitation à la haine cherche à rendre les 5 conditions présentes

Contrairement à l’acte thérapeutique, il y a aussi des catalyseurs qui vont jouer sur certains facteurs pour que le passage à l’acte s’effectue afin d’abattre la cible.
C’est ce qui se passe quand une personne voudrait que d’autres tirent avec elle sur la même cible notamment dans les effets de groupe.

Analyse du cas de la charge contre l’anthroposophie sur les réseaux sociaux

On ne s’intéressera pas ici au support (elle concerne l’individu et sa biographie), la cible (j’en parle ailleurs), le mobile (idem) mais bien à la charge émotionnelle et au déclencheur qui sont construits pour discréditer ici l’anthroposophie.


Le mélangisme

Ce terme se prête bien à la métaphore de l’arme et de la cible.
En effet, bien des détracteurs de l’anthroposophie, quand il s’agit de la discréditer, font appel à l’effet de masse et de meute pour exercer une pression sur l’opinion publique. Cette meute relaie ensuite les propos des détracteurs pour abattre ensemble la cible mais aussi pour créer une visibilité sur les réseaux sociaux, interpeller les autorités et les journalistes.
Cette meute, il faut la déclencher, il faut la nourrir pour qu’elle tire aussi.
Pour cela, les détracteurs vont utiliser ce qui la choque, l’appâte et l’attire.
Pour cela, ils vont faire du « mélangisme ». Dans l’image de l’arme, il s’agit de composer des munitions avec des poudres précises, un mélange qui va appâter un public précis pour l’inciter à tirer (=diffuser) tout en colorant la cible et le mobile (=focale sur un sujet précis) avec des couleurs liées à l’appât.



Le mélangisme implique la création d’un faux mobile idéologique

Par exemple, dans le cas de l’anthroposophie, pour que les gens de gauche (, du centre ou de droite modérée) aient une raison de tirer sur l’anthroposophie, des détracteurs vont colorer la cible avec un colorant « anthroposophie = fasciste et raciste  » en tordant des faits précis, en créant une confusion. Il y a ici mélange de fausses couleurs (entre des faits et des idées) pour la teinter en faisant du cherry picking dans les propos de Rudolf Steiner par exemple ou en tordant des faits (voir ci-dessous). Un mobile idéologique est ainsi donné sur un sujet précis et conçu, pensé pour toucher un public précis.

Le mélangisme implique la création d’un faux mobile idéologique ET de réveiller des émotions en choquant les gens par des exemples précis et concrets et/ou des conséquences graves présentement possibles pour qu’ils passent à l’acte (= ici diffusent)

Cela ne suffit pas : il faut susciter en plus une charge émotionnelle qui choque la personne pour qu’elle passe à l’acte (=qu’elle diffuse dans notre exemple).
Le passage à l’acte ici est d’inciter à la haine, de diffuser ces mélanges pour créer des réactions de masse en chaîne qui visent à abattre la cible.
Pour cela, une poudra va être donnée et servir d’appât. Dans le cas de notre exemple, il y aura usage d’associations en actes d’anthroposophes confusément associés à des nazis (on est soit l’un soit l’autre) pour enfin lier le tout au salpêtre le plus choquant pour susciter une réaction émotionnelle chez les gens qui vont alors avoir une réaction relativement forte par exemple : « Vous vous rendez compte que ces gens ont pignon sur rue et éduquent nos enfants ?« .
On est bien face à un procédé utilisé pendant la seconde guerre mondiale (propagande, confusionnisme, mélangisme) et après celle-ci (révisionnisme, réécriture des faits et de l’Histoire).
Pour clarifier et désarmorcer le tout, il faut tout remettre dans l’ordre : discerner les plans, les idées, les personnes. Concernant ce sujet précis, je dé-mélange ici : https://marcherparlerpenser.wordpress.com/2020/10/18/deminage-ideologique-lanthroposophie-na-rien-a-voir-avec-le-nazisme-la-biodynamie-avec-leco-fascisme/



Reste plus qu’à appuyer sur la gâchette

Pour cela, la personne écrit sur les réseaux sociaux les 4 conditions (mobile, charges, cible, support) au public qu’il veut toucher pour qu’il perpétue le mouvement.
Publier, diffuser correspond ici au passage à l’acte contre l’anthroposophie.

Quel mélangisme pour toucher le milieu scientifique ? le cas de la zététique 3.0

Le même procédé va être utilisé.
La zététique 3.0 va faussement associer l’anthroposophie à une pseudo-science, à une imposture épistémologique (alors qu’elle est une science en construction, une proto-science et est respectueuse de l’épistémologie la plus élémentaire).
Rudolf Steiner va être coloré comme un mystique fou, un gourou faisant dans la pseudo-science. Cette histoire est construite, transmise de la sorte pour donner un mobile et abattre la cible.
L’anthroposophie est colorée faussement de cette couleur « dérive sectaire » d’une part (cela choque l’opinion publique) et de pseudo-science d’autre part (cela choque plus précisément le scientifique).
Au niveau de la poudre, les détracteurs vont aller chercher des exemples précis liés à un sujet. Dans ce cas : la science.
Pour ce faire, ils vont mélanger le contenu des plans ésotériques avec les plans scientifiques par des exemples précis (les charges). Face à de telles constructions, le scientifique, le sceptique le plus honnête a l’impression d’être en face d’un dingue. Cela donne un mobile. Reste à associer l’explosif au tout par exemple : « Vous vous rendez compte que ces gens développent une médecine pseudo-scientifique qui a pignon sur rue et prétend soigner les gens avec du gui ? » pour que les personnes diffusent et partagent.



Comment en sortir ?


Un antidote face à de telles pratiques est de remettre les choses à leur place.
Je vais le faire avec un exemple et suis ouvert à en clarifier d’autres si des demandes sont posées par commentaire.

Des réalités entremêlées

Rudolf Steiner explique que la réalité physique est observable par les sens qui s’appuient sur des organes conçus et adaptés spécifiquement à ce physique.
On en fait l’expérience tous les jours.
Il explique aussi qu’il y a des réalités non-physiques (éthériques et vitales, psychiques et spirituelles) qui existent qui ne sont pas accessibles aux sens physiques (mais ils en voient les effets).

Pour percevoir ces réalités, il faut développer des organes vitaux, psychiques et spirituels capables alors de les percevoir

Pour les percevoir, l’individu a à faire le choix libre (sans contrainte), conscient (sans partir dans le monde du rêve et du sommeil avec l’aide ou non de stimulants divers) et volontaire (cela se travaille tous les jours) de développer des organes liées à ces réalités.
Sans ce développement, il ne peut les percevoir.
Il donne l’image des capteurs et autres radars comme outils physique pour percevoir ce que nos organes physiques ne peuvent pas appréhender. Ces organes perçoivent d’autres fréquences.
Steiner explique que ni l’hérédité (l’atavisme) ni les anciennes initiations (mystères antiques) ne peuvent donner ces organes.
Steiner demande que chacun fasse son travail pour arriver à percevoir.
Il a lui-même perçu.
Il demande et insiste pour qu’on ne le croit pas sur parole, qu’on ne le prenne pas en autorité, qu’il peut être approximatif et qu’il peut se tromper. Ici, un exemple.
Il invite à faire le travail chacun de son côté pour développer ses organes et percevoir par soi-même.



Clairvoyance, clairaudience, clairtoucher

1° la clairvoyancela réalité de l’Imagination

Steiner explique que les différentes réalités peuvent être perçues comme suit :
Pour percevoir le monde vital et éthérique qui se situe en la réalité physique (l’intérieur de l’extérieur) et au-delà d’elle, il faut développer une clairvoyance cad des organes non-physiques capables de percevoir cette réalité.
Ce sont des organes de vision qui ne sont pas les yeux physiques.
On ne peut pas percevoir cette réalité avec les yeux physiques.
Cette réalité est plus subtile que la réalité physique et est décrite comme un monde de pure couleur et d’images.
Quand Steiner parle de gnomes, d’elfes, d’ondines et de salamandres (les êtres élémentaires), il parle d’êtres qui existent à ce niveau-là précisément et qui y agissent.
Evidemment que sur le plan physique, il n’y a pas d’êtres élémentaires physiquement observables. Par contre, on va percevoir certains effets de leurs actions sur le monde physique qui est plus dense. C’est le cas de la pousse des plantes. Il n’y a pas négation de tous les processus chimiques et physiques, que du contraire, qui font que la plante pousse : il est dit que ces procédés sont eux-mêmes causés par une action sur le plan vital et éthérique. Steiner percevant cela ne peut pas le nier tout comme il ne nie pas les processus matériels chimiques et physiques que la science moderne comprend de mieux en mieux ! Il ne réduit pas un effet à une cause. Il reproche au matérialisme d’être dans ce réductionnisme et il n’est pas le seul à l’inviter à se dépasser. Comme pour la médecine anthroposophique, son approche intègre pleinement tous les apports des sciences naturelles et mathématiques.

Que fait le mélangisme face à cet exemple ?

Il va mélanger, par exemple, ces 2 plans précis pour faire dire « les biodynamistes disent que les gnomes font pousser les plantes, c’est un mysticisme, une pseudo-science« . La cible qu’est l’anthroposophie est ainsi visée pour être décrédibilisée et cette confusion est diffusée via divers supports. Cela au mépris de tout le discernement qui vient d’être explicité ci-dessus. Le public reçoit une fausse information sur la biodynamie et l’anthroposophie et la perpétue sur les réseaux sociaux ou d’autres supports qui se disent « éducatifs » et se voulant être « révélateurs de ce que l’anthroposophie veut cacher (alors que tout est là) ».



Alors que physiquement, ce qui fait pousser la plante, c’est l’interaction de processus physiques et chimiques (ce que dit la science moderne). La biodynamie ajoute « les processus physiques et chimiques sont causés eux-mêmes par des phénomènes plus subtiles, existants dans une réalité aussi plus subtile et qui sont perceptibles à celui qui le peut et le veut« . Au lieu d’aller explorer ces hypothèses, de chercher à percevoir, la zététique 3.0 s’enferme dans un matérialisme qui expliquerait tout tout en niant l’aspect « ajout » mis en gras ci-dessus. Elle nie, ne reconnaît l’aspect intégratif de la science d’inspiration anthroposophique.
S’ajoute à cela l’attaque sur les planètes et le lien entre microcosme/macrocosme.
Dans la réalité éthérique, il y a l’influence des 7 planètes (Lune et Soleil compris).
A nouveau, il ne s’agit pas que d’une influence purement physique qui déterminerait tout : les 7 planètes sont des noms donnés à des sphères d’influences qui se situent dans la réalité éthérique qui est à la fois terrestre et cosmique.
Les planètes physiques sont elles-mêmes influencées par cette sphère et la porte dans le monde physique.
En biodynamie, quand on parle de l’influence de Jupiter sur les plantes par exemple, on parle de l’influence sur le physique de la sphère éthérique « jupitérienne » (qui a des caractéristiques bien spécifiques) qui est bien présente dans le Cosmos et sur la Terre mais dans la réalité éthérique. Comme pour les êtres élémentaires, cette sphère a des effets visibles sur le monde physique et intervient aussi dans les processus chimiques et physiques.
A nouveau, le mélangisme va nier cette réalité éthérique et tout lier à la Jupiter en tant que planète physique. Il joue sur la confusion entre les plans.




2° la clairaudiencela réalité d’Inspiration

Pour le comprendre, il s’agit d’approcher le monde psychique, encore plus subtil que le monde vital et éthérique, avec des organes capables de le percevoir. C’est le monde du « pneuma », du souffle qui « inspire » (au sens psychique qui aura un effet jusqu’au physique).
Rudolf Steiner les a développés et explique – d’autres avant lui aussi – que cette réalité psychique est une mer de sons et de musiques qui sont différents des sons physiques.
Comme pour la réalité éthérique, il va parler de « sphères » et notamment d’ « harmonies des sphères ». Comme c’est une réalité musicale, on parle de clairaudience et d’organes psychiques clairaudiants. Il y a 12 sphères principales qui sont liées aux 12 signes du zodiaque qui interviennent en l’homme physiquement (à nouveau, c’est un effet) via les 12 sens qui lui permettent d’être en lien avec le monde (sens supérieurs), avec lui-même (sens inférieurs) et avec les deux à la fois (sens médians). L’homme respire entre l’intérieur et l’extérieur par sympathie et antipathie tout en étant capable d’empathie comme il dort, rêve et veille.
A nouveau, toute la science psychologique et neuro-cognitive est pleinement accueillie, intégrée. Son apport qui décrit comment ces sens agissent physiquement est capital et est intégré. En même temps à cela est ajouté les explications de la science de l’esprit : les 12 sens sont eux-mêmes actifs, agissants et efficients parce qu’il y a action des 12 sphères psychiques présentent sur la Terre et dans le Cosmos dont ils sont originaires. Elles les organisent et y agissent.



Quand Steiner écrit dans une méditation :

« Quand je marche, je vaincs la pesanteur terrestre.
Dans mon regard, jeporte l’esprit de l’homme.
Dans mon coeur jaillit la force du Soleil
« .

Il est évident qu’il ne parle pas du soleil de réalité physique.
Il dit :

Dans mon coeur (=sphère du Lion de la réalité psychique et physique) jaillit la force du Soleil (= sphère solaire de la réalité vitale et éthérique)« .

Je le comprends ainsi : l’organe physique du coeur porte aussi une réalité psychique liée au sens médian d’où jaillit une force de lumière de vie. Ce coeur physique, cet organe précis est ainsi une porte pour une réalité vitale précise qui est elle-même une porte pour une réalité psychique précise : celle de la sphère du Soleil éthérique.



Que va faire le mélangisme ?
A nouveau, mélanger les réalités :
Il va faire dire à Steiner « Pour l’anthoposophie, c’est la lumière du soleil physique qui jaillit dans son coeur« .



3° Le clairtoucherla réalité d’Intutition

La réalité suivante, encore plus subtile que la réalité psychique, est celle de la réalité spirituelle. Cette réalité n’est ni faite d’images, de sons mais de substances pures qui ne peuvent qu’être subtilement touchées dans un grand silence. Il y a donc invitation à développer des organes spirituels qui sont de l’ordre du toucher. Par exemple « le tact » ou encore « le doigté » qui sont capables spirituellement de toucher l’autre par la parole ou .. le silence.
Dans le monde physique, un effet de cette réalité est le monde minéral. Les 7 métaux des alchimiques correspondent à 7 sphères d’état esprit humain que les métaux expriment par des qualités physiques. C’est l’alchimie qui décrit cela très bien : quand l’âme est capable de devenir un réceptacle pour l’esprit celui-ci la transmute dans un état autre.
Patrick Burensteinas en parle ici.
Comme pour les autres, la science atomique et quantique ont pleinement leur place. A cela s’ajoute une compréhension de l’infiniment petit par la science de l’esprit : derrière les minéraux et les métaux, les électrons, les protons, les photons, les ions, … il y a des principes spirituels, silencieux, invisibles agissant qui peuvent être touchés – et même transmutés par l’alchimiste s’il est rectifié. Ces qualités sont agissantes au sein même du monde physique dont elles sont la trame et un support bien réel.



1ère conclusion :

Les réalités ainsi reliées et clarifiées ont des liens entre elles. Le modèle proposé par Steiner invite au dépassement de nos propres perceptions et se situe au niveau d’une proto-science.Il s’agit d’élever la perception vers d’autres réalités sans perdre la conscience pour y appliquer une démarche scientifique goethéenne complémentaire à la démarche scientifique classique.

Maintenant que cela a été explicité, prenons ici des exemples de mélangisme et appliquons notre discernement en état conscient des 4 réalités et de leurs sphères respectives qui sont toutes en interaction, présentes dans le Cosmos et sur la Terre.

Il s’agit ici de constructions qui sont posées sur un réseau social et qui oeuvrent contre l’anthroposophie. Elles mêlent des pseudo-citations décontextualisées , du cherry picking et du montage.
Ils sont issus de Twitter et sont relayés, postés par Grégoire Perra dont on explique ici la démarche générale :

https://www.redacteur-independant.ch/2019/11/23/les-pseudo-analyses-de-gregoire-perra/?fbclid=IwAR0bVRuybtCutdu8SvV5ZfEsHFEd8h8sg7qLw6nYh5iEALmwBYWBqp8pntk
https://www.redacteur-independant.ch/2019/11/15/lart-de-la-manipulation-chez-gregoire-perra/?fbclid=IwAR2Ek6cFRd0GiYT5pxBDOu0bdsFWi7lf3Ggc0_AUYEJTmzwGp4zaa0aZVSU
3. https://www.redacteur-independant.ch/2019/07/11/limposture-gregoire-perra/?fbclid=IwAR0UDPLQ_-KdT94k0COD8RnIMMespa8dbhk8O0rft4JhH-J41iwtE1kSRrI#_ftn1



Le saviez-vous ? signe qu’il y a ici volonté d’instruire autrui.
Selon l’anthroposophie . Il ne s’agit pas de l’anthroposophie mais d’une déclaration de Rudolf Steiner. L’anthroposophie ne lui appartient pas.
3° Réalité : minérale. On est dans la réalité spirituelle de l’intuition, perceptible par des organes spirituels de l’ordre du toucher. L’effet de cette réalité est que les atomes terrestres et cosmiques ont une forme précise qui a un lien intime avec la réalité spirituelle qui détermine comment l’atome est structurée.
Saturne : il ne s’agit évidemment pas de la Saturne physique mais bien de la Saturne de la réalité spirituelle qui est à la fois sur Terre et dans le Cosmos y agissant partout. Cette réalité spirituelle, le principe de la Saturne spirituelle a un effet physique ici relaté : donner forme au plomb. Voilà ce que Steiner perçoit.
Si l’on développe les organes spirituels permettant de percevoir la déclaration de Rudolf Steiner, on pourrait être capable de valider, nuancer ou refuser son idée. Il en va de même pour les exemples suivants.

Un autre montage de Grégoire Perra … les propos de Rudolf Steiner sont validés par la science actuelle (SIC!!!!) :



Un atome est constitué à 99,9 % de vide. Dans ce cas, pourquoi les rayons lumineux ne peuvent-ils pas traverser la matière, rendant les objets transparents ?

Si on voit bien les objets, c’est que le noyau émet de puissants champs électromagnétiques qui retiennent les électrons dans l’atome et assurent la cohésion de la matière. Lorsque les rayons lumineux arrivent sur un atome, ils mettent en vibration les électrons qui perturbent le champ électrique et modifient ainsi le rayonnement reçu. C’est cette modification qui fait que l’on voit la matière constituée d’atomes.

https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/physique-si-atomes-sont-composes-vide-matiere-nest-elle-pas-transparente-13256/

3ème montage :



On est bien évidemment toujours dans des déclarations de Rudolf Steiner.
On est du côté de l’atome et de sa mémoire.
Steiner parle de la réalité spirituelle, intuitive liée à la minéralité – clairtoucher – qu’il a perçue. Il parle du fait que les atomes physiques sont des portes vers cette réalité spirituelle. Quand un événement physique est vécu par l’atome, le principe spirituel derrière lui en est « touché » comme s’il était un de ses doigts ou cellule. Il s’en souvient car la réalité spirituelle dispose d’une chronique où tout y est inscrit (l’Akhasa) par le Principe spirituel derrière l’atome.
L’être humain peut modifier l’atome car il a un Je individuel qui prend sa source dans cette réalité spirituelle. Le phénomène de Planck montre que l’expérimentateur a une place dans l’expérience. Comme Burensteinas montre dans ce livre que je paraphrase : il suffit de faire perdre un électron au vif-argent, au mercure pour qu’il devienne de l’or. On peut le faire avec un accélérateur de particules et aussi avec la force de son esprit via l’alchimie. Burensteinas y est arrivé. On y arrive aussi avec un outil.

4ème montage :



Rudolf Steiner parle et non pas l’anthroposophie.
Les planètes ici citées ne sont évidemment pas physiques mais correspondent à des réalités précises et des sphères précises en ces réalités. Il parle de l’intervention d’entités spirituelles en des hommes s’incarnant dans un temps donné. Il n’y a aucune science-fiction là-dedans … Il faut être un matérialiste pour y voir une intervention d’extra-terrestres en chair et en os.



Rudolf Steiner, non l’anthroposophie, explique la perception qu’il a eu de la Terre.
Il n’est évidemment pas question d’une géologie physique (qui est intégrée) mais bien qu’une géologie spirituelle du sous-sol terrestre qui est en lien intime avec des réalités spirituelles précises et des sphères précises. Elle se superpose, selon les déclarations de Steiner, sur la géologie physique.

Un dernier montage où l’on part vers la Vénus spirituelle :



A nouveau, Rudolf Steiner nous parle de sa perception de Vénus dans sa réalité éthérique (lumière) et sa propre sphère.
Ici sont confondus le plan éthérique avec le plan physique (cherry picking manifeste) pour créer une confusion irréconciliable si on ne discerne pas les deux plans.
Quand elle brille par elle-même, Steiner parle là d’une autre lumière que la physique : celle de la planète éthérique Vénus qui a une lumière propre.
Ensuite, dans une autre conférence, il dit bien que la planète physique reflète la lumière du soleil.



J’invite à observer que la structure des montages est systématique :

1° « Le saviez-vous ? »
2° Confusion entre les déclarations d’une personne et l’anthroposophie. 1er mélangisme. Ici est visée l’anthroposophie : les propos appartiennent strictement à Rudolf Steiner et non à l’anthroposophie. Pourquoi déposséder Steiner de ses déclarations personnelles issues de ses perceptions? Pourquoi les généraliser à l’antroposophie ? Parce que cela permet de justifier le mobile de la dérive sectaire qui a intrinsèquement besoin d’un gourou pour être plausible et qui parle pour tout le monde ?
3° Confusion entre les réalités et les sphères. 2ème mélangisme.
4° Elle vise un public de pseudo-sceptiques.
5° De ce fait, le charge est colorée autour de déclarations qui vont émotionnellement les déclencher et liées à la science en vue de faire passer l’anthroposophie pour une pseudo-science (ce que chasse le pseudo-sceptique – la boucle est bouclée)
6° Notez que le contexte est systématiquement absent des montages.



En conclusion ?

Chacun est appelé à oeuvrer pour percevoir au-delà de la réalité physique. Rudolf Steiner l’a fait, a expliqué comment y arriver. D’autres l’ont fait avant lui et d’autres continuent après lui suivant des voies bien différentes. Chacun est invité aussi à trouver sa voie car elle est personnelle et personne ne peut imposer la sienne aux autres.


Enfin, il est essentiel d’être bien conscient de quelle sphère parle Rudolf Steiner et de s’armer de discernement face aux détracteurs qui se plaisent à pratiquer des montages et des discours mélangistes. Il est aussi impératif de créer de nouveaux concepts qui témoignent de ces discernements pour que des amalgames ne soient plus facilement utilisés par des détracteurs qui ont des intérêts contre l’anthroposophie. Finalement, je renvoie à la lecture de ce livre :

https://www.editions-triades.com/livres/nouveautes/les-bases-scientifiques-de-lanthroposophie/

Ce livre est la première introduction approfondie aux bases scientifiques de l’anthroposophie et de la médecine anthroposophique dans le contexte de la science académique. Il montre comment la démarche cognitive proposée par Rudolf Steiner il y a un siècle permet de donner aux sciences modernes une assise solide, qui n’a encore été que très peu prise en considération depuis lors. Grâce à celle-ci, en effet, la physique, la chimie, la génétique, la morphogenèse, la biologie, la neurobiologie, la psychologie, l’anthropologie et la philosophie de l’esprit sont dépouillées de leur forme réductionniste et peuvent fournir la base empirique d’une nouvelle compréhension scientifique de l’homme et de la nature, qui inclut l’esprit au lieu de l’exclure.
Pour construire sa démonstration, l’auteur s’attaque aux grandes questions actuelles sur la matière, la vie, la conscience, et la liberté. Il en résulte une vision non-réductionniste, qui reconnaît les propriétés émergentes du corps, de la vie, de l’âme et de l’esprit comme des couches de l’être humain certes différentes, mais tout aussi réelles les unes que les autres.
Dans une dernière partie, l’auteur montre comment cette conception quadriarticulée de l’humain et du monde s’est développée historiquement et méthodiquement pour devenir l’anthroposophie, et comment les résultats qui en découlent se relient à la recherche scientifique moderne, en particulier en médecine.



Publié par Alexandre Walnier

Belge. Régent (Bac+3) en sciences humaines (enseignant en histoire, géographie, sciences sociales et économiques). Formé à la pédagogie Steiner (Grandes classes) à Chatou 14 ans d'expérience dans les écoles primaires, secondaires (générale, technique, professionnelle, spéciales - type 1,2,3) ; éducateur en IMPRO, IPPJ ouverte et fermée. 2 ans et demi d'expérience en WWOOF (volontariat dans des fermes bio(dynamies) en Australie.

18 commentaires sur « Déminage d’une pratique confusionniste : le mélangisme »

  1. Merci beaucoup pour cet article éclairant et qui donne des outils afin de décrypter les techniques de manipulations mentales de certains détracteurs de l’anthroposophie. C’est un travail salutaire et c’est précieux.
    PS: une petite coquille dans le texte; dans le titre : « 3° Le clairtoucher – la réalité d’Intutition », il y a un T en trop dans le mot intuition (désolé, j’étais instituteur) 😉

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